Les dirigeants des pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada) étaient réunis à Biarritz fin Août pour un sommet de 3 jours. Ce rendez-vous a été l’occasion de débattre de nombreux sujets comme les crises environnementales, les conflits mondiaux, le commerce international mais également le numérique.
« Alors quels sont, à mes yeux, les enjeux de ce G7 et au fond, qu’est-ce que je défendrai en votre nom, durant ces deux jours ? », a interrogé Emmanuel Macron en amont du sommet. « Nous aurons des initiatives en matière de numérique, pour protéger l’information et les démocraties avec cette ère nouvelle du numérique », a déclaré le président de la République française. En effet, les enjeux liés au développement des technologies du numérique sont majeurs.
Développer des synergies de promotion de l’innovation
L’un des défis auxquels la communauté internationale est confrontée concerne donc le numérique. Circulation des données, intelligence artificielle, protection de la vie privée… Les professionnels du secteur attendent des Etats qu’ils développent des synergies communes de promotion de l’innovation. Le sommet du G7 a été l’occasion d’aborder certaines de ces questions. Les membres du G7, à l’exception des Etats-Unis, se sont notamment accordés sur le texte d’une « charte pour un internet ouvert, libre et sûr ».
Pour les représentants de l’industrie numérique, il est donc indispensable d’être présent dans le débat international sur la transformation numérique et tous les enjeux qui y sont liés (notamment la cybersécurité). C’est pourquoi, en amont du sommet, Syntec Numérique, Tech in France et l’AFNUM, réunies au sein de DIGITALEUROPE, ont formulé une liste de recommandations à destination des décideurs mondiaux. Ces derniers étaient invités à se concentrer sur deux défis majeurs de la transformation numérique : garantir des rapports de confiance dans les flux de données d’un Etat à un autre et assurer un développement éthique et responsable de l’intelligence artificielle.
Pour relever ces challenges, les organisations rappellent ainsi leur série de recommandations formulées le 28 juin dernier à l’occasion du sommet d’Osaka. « A l’instar du premier ministre japonais à Davos en janvier dernier, l’industrie numérique mondiale préconise aux Etats la mise en place d’un système de data free flow with trust c’est-à-dire un système de circulation des données basé sur la confiance et la collaboration, facteurs clés d’une croissance mondiale pérenne », ont déclaré les membres de DIGITALEUROPE.
Appel pour une libre circulation des données fondée sur la confiance
Les professionnels du secteur du numérique préconisent aux pays membres du G7, la mise en place d’un système de « Data Free Flow with Trust ». Il s’agit d’un système de circulation des données basé sur la collaboration, « facteurs clés d’une croissance mondiale pérenne ». C’est pour arriver à ce résultat que les membres de DIGITALEUROPE ont proposé une liste de recommandation.
Les cinq recommandations formulées par les organisations du secteur sont les suivantes :
- Faciliter la libre circulation des données à travers les frontières et renforcer la confiance.
- Etendre les mécanismes de protection de la vie privée afin de garantir l’interopérabilité internationale, la neutralité technologique, la transparence et des pratiques responsables en matière de traitement des données, conformément aux directives de l’OCDE sur la protection de la vie privée et sur les flux transfrontaliers de données personnelles.
- Garantir des moyens de cybersécurité sans faille, dès la conception, en permanence, et en tout lieu, en mettant en place des normes internationales et des bonnes pratiques communes élaborées par les acteurs du secteur numérique.
- Protéger les consommateurs et les citoyens contre les activités commerciales frauduleuses ou trompeuses sur internet grâce à une coopération des différents organismes nationaux en charge de cette protection.
- Assurer une régulation transparente des flux de données et soutenir la concurrence et l’innovation, tout en protégeant la propriété intellectuelle (y compris les codes sources, les clés de cryptage, les algorithmes et les nouvelles technologies, en particulier l’intelligence artificielle).
« Une politique de la donnée ambitieuse, favorisant la confiance et permettant l’accès, le partage et la circulation d’une plus grande masse de données, est la première clé pour que l’intelligence artificielle soit à la portée de tous. Cela permettra le développement d’’applications dans tous les secteurs : du développement durable, de la santé, de la mobilité, etc, avec des gains formidables pour notre croissance. Mais cela suppose aussi que nous renforcions notre système de formation, pour orienter vers les métiers de demain, à la fois des jeunes et des publics en reconversion. Et c’est là, selon nous, qu’il faut accentuer encore les efforts », a expliqué Godefroy de Bentzmann, Président de Syntec Numérique.